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« Un désastre paysager », par Claude Scheidt

Je tiens à intervenir ce soir pour donner mon avis en tant que citoyen, il me semble que c'est essentiel pour la démocratie dans laquelle nous vivons. Nos différents avis devront servir de repère et guider nos élus dans la lourde tâche qui leur est confiée aujourd'hui : Oui ou non pour les éoliennes.

Comme pour la plupart d'entre nous c'est le 06 septembre dernier que j'ai découvert avec stupeur l'étendue du projet éolien qui nous attend.

17 éoliennes réparties en 3 parcs autour de Seebach.

  1. Si j'ai bien suivi les explications, le projet est né en 2009, je suis surpris par le manque de communication à ce sujet et je me demande comment aurait continué ce projet sans le sursaut de quelques initiatives individuelles. On a l'impression que ce projet est resté secret durant 3 ans.
    dessin
  2. Je ne suis pas un pur jus de Seebach mais j'avoue que j'ai été séduit et probablement adopté par ce village. Il y a 13 ans après des années passées à Haguenau, j'ai lourdement insisté auprès des miens pour transformer et investir dans le corps de ferme situé au 105 rue des Eglises. Ceci non sans embûches ni tracas. Un long chemin de croix pour l'obtention du permis de construire, de nombreuses discussions avec les bâtiments de France : fenêtres, tuiles, peinture et j'en passe. Mais nous avons toujours respecté les règles draconiennes pour le bien du village, la sauvegarde du patrimoine et cette fameuse authenticité de notre région. Tous ces slogans vous les connaissez tout aussi bien que moi car ils sont tous utilisés sur les brochures touristiques. Peu à peu c'est moi qui ai adopté le village avec ses règles, ses codes et sa qualité de vie que tout le monde nous envie.
  3. Patatras ce n'est pas de chance, tous mes plans sont bouleversés et anéantis, quel beau cadeau pour notre village et notre région. Nous passons maintenant d'une logique rurale, agricole et touristique à une logique industrielle de grande envergure avec toutes ses nuisances liées à cette activité et ceci sans crier gare.
    17 éoliennes d'une hauteur de 150 m chacune réparties autour de Seebach.
    J'ai l'impression de vivre un cauchemar.

Selon les informations glanées lors de la réunion du 06 septembre, le développeur a brillamment surmonté toutes les difficultés pour trouver un terrain d'implantation éolien.

En effet, entre les contraintes du radar de Drachenbronn, les obligations du parc naturel des Vosges du Nord et Natura 2000 pour la protection de la faune, de la flore et des oiseaux. A quel moment prendra-t-on en compte les doléances des humains que nous sommes ?

Cette décision insensée prise par une poignée d'élus pour des milliers de citoyens que nous sommes engendre à mon sens un désastre paysager et humain sans précédent pour l'Alsace du Nord. Désormais cette région n'aura jamais porté aussi bien son nom : « l'outre forêt ».

 

Les raisons du refus, par Raymond Weissbeck

Citoyen et maire honoraire, a mis les différentes sources d'énergies en parallèle, et a rappelé que « la meilleure énergie qui est celle qu'on ne consomme pas ». Il a énuméré ses huit raisons de refuser l'implantation d'éoliennes près de Seebach :

  1. Ne pas laisser cela à des financiers pas forcément philanthropes et qui peuvent quitter le navire, adapter la solution française à la solution allemande de l'éolien - une implantation d'éoliennes vient d'être annulée dans le Pfälzerwald dernièrement.
  2. S'abstenir, dans le doute des capacités d'un vent suffisant dans notre région.
  3. Un grand non au gigantisme des éoliennes sur nos crêtes qui rebuteraient les touristes, saboteraient les vues et bloqueraient les nouveaux arrivants - c'est anti-touristique et anti-économique.
  4. L'incohérence avec la trame verte toute proche et sa mise en péril.
  5. L'incohérence avec le PLU, le plan local d'urbanisme document de référence pour Seebach et l'action municipale.
  6. Risque de casse de l'effort citoyen des Seebachois pour leur cadre de vie du patrimoine bâti et paysager exceptionnel.
  7. Risque de casse de la cohésion sociale et de l'énergie associative, citoyenne et municipale nécessaires à la Streisselhochzeit.
  8. Durée de vie prévisible de vingt ans des installations et rachat garanti sur quinze ans, une durée ridicule pour un tel engagement paysager.


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