« Dans la peau d'une girouette »

Qu'on prenne en exemple la Forêt-Noire, les Allemands, préconisent les uns...

Qu'on prenne en exemple la Forêt-Noire, les Allemands, préconisent les uns. Et « Minfeld, près de chez nous ? », s'exclame-t-on sur le site dna.fr. « L'opérateur a fait faillite et c'est maintenant à la commune d'entretenir le parc éolien. Et il n'y a aucun bénéfice pour celle-ci. » Mais on ne pourra pas enterrer la pratique nucléaire sans alternatives énergétiques crédibles, soupirent d'autres. L'éolien seul n'y pourvoira pas, leur rétorque-t-on. « Pfff, personne ne dit ça, il s'agit de multiplier les sources d'énergies et de les adapter aux régions ! », lâche un participant. Mais pas sur les Vosges. Pas en Alsace, avare en vent, martèlent les plus farouches. De toute manière, le carburant de l'éolien, c'est l'argent, et pas toujours très propre, jugent les plus actifs des participants. « L'industrie est faite pour faire uniquement de l'argent. Plus on subventionne, plus on installe. Plus on installe, plus il faut payer. Mais chaque installation est engagée pour 20 ans. Les paiements s'additionnent donc chaque année. Les retours financiers aux communes sont quelques miettes [...] », s'exclame d'ailleurs l'un d'eux.

Face à cette soixantaine de commentaires postés et de lettres manuscrites, on a ressenti ce que vivait la girouette ballottée par des courants contraires. Seule analyse possible ? Même si 57 % des participants ont voté pour la préservation de la faune et de la flore, que perturberait l'installation d'un parc éolien, ce n'est pas le grand tétras qui est sorti vainqueur de ce débat. C'est la réflexion citoyenne sur notre soif de consommation énergétique.

Le sens du vent

Hans Schwab (Widensolen, par internet).- « L'un n'exclut pas l'autre ! Si les deux objectifs sont poursuivis avec intelligence et sagesse. Il n'y a pas d'alternative à la diversité énergétique si nous voulons sortir du cul-de-sac nucléaire. Une intelligente protection de la nature, oui ; la diversité énergétique sans Fessenheim, oui ! »

Les capacités d'adaptation du grand tétras

C.H. (Barr, par courrier).- « Je suis pour la protection de la nature, autant de la faune que de la flore, mais aussi de l'air, de l'eau et du sol. […] À l'heure actuelle, peut-on refuser des installations de parcs d'éoliennes, alors qu'on a de plus en plus d'appareils et de véhicules gourmands en électricité ? Je ne comprends pas que certains écologistes soient naïfs au point de ne pas penser que les animaux savent parfaitement s'éviter certains dangers et s'adapter à leur nouvel environnement. Le plus gros danger pour le grand tétras a toujours été le renard qui se régale des œufs et des petits au nid. S'il est en voie de disparition -c'est regrettable- cela n'a pas été, jusqu'à présent, à cause des éoliennes ! Et pour parler d'esthétique : un parc d'éoliennes n'est pas plus laid qu'une ligne à haute tension. Mais nous vivons à une époque où tout se critique et empêche la France d'avancer, hélas ! »

Une nécessité

Hubert Gaschi (Strasbourg, par courrier).- « Le recours à l'éolien participe, à l'évidence, de la transition énergétique dont les politiques et les experts peinent cependant à définir la portée et les contours exacts. En tout état de cause, la modestie devrait être de mise car l'installation d'éoliennes ne permettrait de combler qu'une infime partie de l'énergie manquante en cas de fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim. Par ailleurs, deux obstacles de taille à la mise en place d'un parc éolien subsistent, à savoir l'extrême complexité de la réglementation française et l'opposition catégorique d'une partie des écologistes. Quoi qu'il en soit, j'estime nécessaire de doter le massif vosgien d'éoliennes à l'instar de ce qui a été fait en Forêt-Noire au cours de la décennie passée.

René Hamm (Bischoffsheim, par internet).- « À première vue, il semble un brin paradoxal que l'édification de mâts, vecteurs alternatifs de production électrique, se heurte à l'hostilité « d'écologistes ». Outre-Rhin, des « Bûrgerinitiativen » s'opposent à des bassins de rétention prévus pour le « stockage » du courant émanant de la Mer du Nord. Je n'imagine pas que nous ne puissions concilier la promotion des sources renouvelables et la protection des écosystèmes (espaces naturels, faune, flore...). Mais, en l'état, je considère que l'installation de-ci de-là d'éoliennes sert d'alibi pour masquer l'absence de volonté politique quant à l'amorce d'une transition digne de ce nom. Rappelons-nous les promesses d'avant mai 1981, une époque où le nucléaire ne représentait que 38 % du mix ! Que les grands tétras, les balbuzards pêcheurs, les hamsters… et les citoyen ( ne) s s'accordent pour impulser l'indispensable réorientation énergétique. »

Pas sur les Vosges

G.B. (Logelbach, par courrier). - « Voilà quelques questions qui méritent réflexion concernant les éoliennes prévues au col du Bonhomme ; Comment peut-on croire qu'une fois en fonctionnement, l'impact des éoliennes sur le grand tétras sera minime, voire quasi inexistant [...] ? (Si elles sont) implantées à quelques dizaines de mètres de la limite de la région lorraine et du département des Vosges, comment ne pas tenir compte des avis défavorables de ces collectivités ? La grande crête emblématique des Vosges n'est-elle pas commune à tous les riverains du massif ? [...] Comment ne pas considérer ce site éolien comme nuisible à la tranquillité du massif et à la qualité exceptionnelle de ses paysages ? Le grand public aimerait être mieux informé sur les aspects économiques et financiers du projet et connaître le futur exploitant. Remarque : je suis pour la protection de la faune et de la flore, pour le développement des énergies alternatives, mais pas sur la ligne bleue des Vosges. »

« Aberration »

Marlise Wagner (par internet). – « Je suis pour la protection de la nature et la diversité énergétique mais contre les éoliennes : rendement faible, ne font pas baisser le CO², intermittence nécessitant des centrales polluantes (charbon, gaz), ne sont pas renouvelables (ne fonctionnent pas qu'avec seulement du vent), ne sont pas vertes (extraction polluante des terres rares), reviennent trés cher au contribuable et au consommateur, augmentent la précarité énergétique, aggravent le déficit de la France puisque l'État subventionne les éoliennes, risques sanitaires pour les riverains, baisse du prix de l'immobilier à proximité, effets négatifs sur le tourisme, exploitation du monde rural, construction de lignes THT, puissance du lobby éolien dans les politiques énergétiques, ce n'est qu'une question d'argent pour le promoteur et les collectivités, manque de transparence et de démocratie, ne permettent pas de sortir du nucléaire. C'est de la peinture verte qui rapporte beaucoup d'argent à certains. »

Laïc (par internet). - « Nous avons assez de ressources en électricité avec nos centrales hydrauliques. Nous sommes, même sans Fessenheim, largement au-dessus des normes imposées. À moins de vouloir vendre de l'électricité à d'autres pays. Pourquoi vouloir absolument détruire un paysage magnifique que nous nous devons de léguer intact à nos successeurs ? Nous sommes une région sans vent ou si peu (...). L'éolien est souvent au cœur de scandales financiers. Le vent est aléatoire et quand il n'y a pas de vent, il faut pallier avec l'énergie nucléaire ou les centrales à charbon. L'argent et encore l'argent est au cœur de ce phénomène éolien et non le remplacement de l'énergie nucléaire ou du pétrole. C'est comme les scandales à répétition avec les taxes carbone [...]. »

CCdeJans (par internet).- « Avant de vouloir transformer la France en Zones industrielles éoliennes, ne serait-il pas plus sage de réduire notre consommation électrique en isolant les maisons, en installant des chauffe-eau solaire, en utilisant la géothermie… Il est interessant d’aller observer le Site Officiel www.rte-france.com qui donne la production électrique française en direct, (...) bien loin des prévisions des prometteurs d’énergies qui nous imposent leurs machines tels des défonceurs de bocages et de fonds marins… L’éolien, c’est la mise en place de centrales thermiques gaz ou charbon pour pallier les manques de vent (...). On n’est pas prêt de fermer les centrales nucléaires... »

Témoignage hivernal

Hubert Kettering (Lembach, par internet).- « Régulièrement et depuis quelques années, [...] nous empruntons la Nationale 4. Nous traversons plusieurs champs de dizaines d'éoliennes, en Lorraine, en Champagne et en Île de France [...]. Si, visuellement, les implantations ne me dérangent pas, j'ai constaté que cette source d'énergie n'est pas fiable et ne peut donc pas remplacer complètement celles existantes. Ce ne peut être qu'un appoint mais limité. Le 17 décembre 2011 sur le trajet aller, il faisait du -15°C et vent nul : toutes les éoliennes étaient arrêtées. Le 18, pour le retour, le vent soufflait fort mêlé de giboulées de neige : les éoliennes étaient arrêtées. En mars 2012, sur l'aller et le retour, -6°C et pas de vent [...]. Pour Noël dernier, bien qu'à l'aller, il neigeait bien et que le vent soufflait fort dans la région parisienne, à ma grande surprise, les éoliennes tournaient. Au retour le 26 décembre, il neigeait encore et les éoliennes étaient arrêtées. Par contre, [...] l'une d'elles s'était brisée sous le poids de la neige. Dès 2011, je m'étais informé du pourquoi auprès d'EDF. Voici les explications : les éoliennes sont à l'arrêt quand il n'y a pas de vent, ce qui arrive souvent par grands froids persistants – il y a un risque de les faire tourner lors de chutes de neige collante ou de pluies verglaçantes : surcharge de poids sur les pales. En résumé, l'indisponibilité de ces sources d'énergies touche principalement les périodes hivernales instables durant lesquelles la consommation électrique est la plus élevée ! »

Dernières Nouvelles d'Alsace - le 24 juin2013
     


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