Le conseiller général et la Seve demandent chacun davantage de démocratie

Dans le cadre de la mise en place du Plan local d’urbanisme intercommunal du Pays de Wissembourg, le conseiller général Pierre Bertrand et l’association schleithaloise La Seve demandent chacun de leur côté une consultation directe de la population.

Dans la « tribune » du groupe d'opposition au conseil municipal de Wissembourg publiée dans la revue municipale qui doit paraître ces jours-ci, l'ancien maire et conseiller général du canton (UMP) Pierre Bertrand revient sur « un sujet particulièrement sensible », le PLU (plan local d'urbanisme) intercommunal et son PADD (Projet d'aménagement et de développement durable), actuellement en cours d'examen.

« Ces projets éminemment politiques vont réglementer tout le développement de nos territoires durant les prochaines années : règles d'urbanisme, zones constructibles, futures implantations d'activités économiques, nombre de logements à construire, moyens de transport à développer, atouts touristiques à valoriser », souligne le vice-président du conseil général.

Ce travail, reconnaît-il, est « globalement d'une grande qualité ». Mais le chef de file de l'opposition considère que « les actions déployées par la majorité municipale de Wissembourg vont à l'encontre des préconisations du PLU ou du PADD ». La volonté de créer de nombreux nouveaux logements est ainsi questionnée dans la mesure où, selon Pierre Bertrand, « tant que l'activité économique n'aura pas rebondi, très peu de nouveaux ménages vont se presser pour venir vivre à Wissembourg ».

Le conseiller général invite donc les habitants à s'intéresser de plus près à ces documents, où « ils auraient d'ailleurs pu en apprendre un peu plus sur le projet d'installation d'éoliennes suspendu sous la pression des habitants de ces communes qui ont refusé de se voir appliquer une zone de développement éolien sans concertation. En suivant leur exemple, nous faisons une proposition, conclut Pierre Bertrand : Et si, finalement, ces documents étaient si importants qu'ils justifieraient l'organisation d'un référendum à Wissembourg pour que chacun puisse s'exprimer ? Chiche ? ».

Sur le dossier du parc éolien, la Seve (Sauvegarde de l’environnement et des valeurs d’entraide) ne lâche pas le morceau. L’association schleithaloise, à l’origine de la fronde contre le projet, ne se satisfait pas d’un simple abandon de l’initiative telle qu’elle était prévue, abandon confirmé par le président de la communauté de communes du Pays de Wissembourg Victor Ringeisen suite au refus des conseils municipaux des communes concernées de Seebach et Schleithal.

Dans une « Lettre ouverte et publique à insérer dans le registre du PLU intercommunal » transmise à la communauté de communes, et sur un ton bien moins policé, La Seve redemande « l’inscription explicite et définitive de l’interdiction de ces projets industriels éoliens dans le PADD et le PLUI » - ce à quoi Victor Ringeisen s’est résolument opposé à l’occasion de la réunion publique sur le PLUI organisée à Riedseltz le 13 novembre dernier (DNA du 16 novembre).

« Sans un enterrement définitif, les habitants vivront toujours dans l’angoisse d’un nouveau gros projet industriel, tel un vampire, décidé à leur insu et à leur détriment », estime ainsi le président de l’association Bernard Paul. Face au « refus de dialogue » et au « suivisme » qu’elle reproche aux élus, La Seve demande que « désormais, pour des projets concernant l’environnement des habitants (PLU, eau, énergie, coulées de boue, OGM, etc.) soit mise en place une écoute sincère par une consultation et collaboration régulière et équitable d’associations ou de regroupement populaires, sinon par des consultations de la population elle-même, […] afin que chacun puisse réellement être informé, s’informer ensuite en toute objectivité et réagir en conséquence ».

Le PLUI, dont la phase de concertation se poursuivra au printemps à l’occasion d’une enquête publique menée par un commissaire indépendant, n’a sans doute pas fini de faire débat.