Vent de Colère !
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FEDERATION NATIONALE
Président : Alain BRUGUIER Chemin des Cadenèdes 30330 SAINT LAURENT LA VERNEDE
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OISE La guerre des moulins à vent
Lundi 05-11-2012 – Pierre SAULNIER
L'association Ferowel lors d'une manifestation à Paris. À gauche, les éoliennes de Francastel sont sorties de terre, malgré l'opposition.
La cour d'appel de Douai vient de mettre un coup d'arrêt au projet éolien de Bailleul-le-Soc. Une victoire
pour l'association locale, quand ailleurs dans l'Oise, d'autres continuent le combat.
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LE PROJET DE BAILLEUL-LE-SOC QUASIMENT ENTERRÉ
Arthur Lepeu ne veut pas crier victoire. N'empêche, le président de l'association l'Oise dans le vent est satisfait. La
quatrième chambre de la cour d'appel de Douai vient de rejeter le recours de l'entreprise Anemos Plaine d'Estrée
qui voulait implanter un parc éolien sur les communes de Fouilleuse, Epineuse et Bailleul-le-Soc.
«
L'entreprise peut
encore se pourvoir en cassation, même si j'en doute. Nous resterons vigilants et prêts à nous mobiliser si le dossier
revient.»
Le combat d'Arthur Lepeu a démarré en 2005 quand il découvre le projet après un conseil municipal.
«
Les
éoliennes auraient été installées à proximité de quatre fermes cisterciennes. Mais c'est surtout le flou entourant ce
dossier qui nous a choqués. Nous n'avions aucune information. Beaucoup d'habitants étaient hostiles au projet. Si
bien qu'en 2008, le préfet a refusé le permis de construire pour ce parc.»
Après la guerre de l'information, la bataille
juridique s'engage. « ……………………. ».
«
Nous avons à faire à des entreprises qui ont des moyens et qui
connaissent les procédures. Seule, une petite association peut rencontrer beaucoup de difficultés. Et se lasser.
Pour défendre ce genre de dossier, la fourchette varie de 3000 à 8000€. »
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BATAILLE EN COURS À FERRIÈRES
Président de l'association Ferowel, opposée à un autre projet sur les communes de Ferrières, Royaucourt et
Welles-Pérennes, Philippe Huchez attend une décision du tribunal administratif pour annuler le permis de
construire. Ici, le projet concerne 14 éoliennes installées sur un petit plateau. L'aspect visuel est le premier reproche
qu'il fait à ce parc. Mais pas le dernier. Nuisances sonores, faiblesse des rendements comparés au nucléaire,
manque d'information.
«
Le pire selon moi est l'argent qui circule autour de ces projets.
»
Philippe Huchez prend
connaissance du dossier en2007, lors d'une réunion d'information organisée par le promoteur.
«
J'étais abasourdi.
Avec d'autres habitants, nous avons décidé d'agir.»
En 2008, l'association croit tenir sa victoire quand le préfet
refuse d'accorder le permis de construire. Le promoteur fait appel.
«
Le préfet de région a repris le dossier en main
et deux ans plus tard, tout était à refaire.»
Le travail d'information laisse place au travail juridique.
«
Je paye moi-
même l'avocat, quitte à me priver d'autre chose. Des associations ne vont pas jusqu'au bout faute de moyens.»
Aujourd'hui, Ferowel s'applique à faire remonter les informations vers cet avocat. Elle suit les arrêtés pris, les
changements du schéma régional éolien, etc.
«
C'est un travail continu.»
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FRANCASTEL A DÉJÀ SES ÉOLIENNES
Depuis le 6octobre, douze géantes tournent dans un espace à cheval sur Francastel, Viefvillers et Crèvecœur-le-
Grand. Pour les associations locales, la bataille n'est pas terminée. Le combat que mène le centre de sauvegarde
et de soins des oiseaux sauvages Envol, à Francastel, est un peu différent des deux exemples précédents. Même
s'il ne porte pas ces moulins modernes dans son cœur, Éric Desesquelles souligne
«
que la question n'est pas
d'être pour ou contre l'éolien. Dès le début, nous avons dit : "attention, nous sommes là". Personne ne nous a
écoutés. Le promoteur n'est même jamais venu nous voir.»
Depuis un an, le centre est fermé.
«60 %
des oiseaux
que nous aurions relâchés auraient fini dans ces hachoirs à volatiles.»
Pourtant, le combat n'est pas terminé.
L'association a saisi le tribunal de grande instance contre le promoteur. Forte de ses 1100 adhérents, Envol a les
moyens de se payer un avocat.
«
S'il y a une justice en France, nous gagnerons. Soit ces éoliennes disparaîtront,
soit on nous payera la délocalisation de notre activité.»